Ô Ventour!
Rei de l’aubo e de l’escabour, Roi de l’aube et du crépuscule
Autant l’iver, quand la cisampo Ainsi l’hiver, quand la bise
Subre ta blanco testo lampo, De ta blanche tête dévale,
Bassacant li pin d’alentour, Et fait plier les pins du voisinage,
Coume l’estiù ‘mé la sentour, Comme l’été, avec les senteurs
De la lavando que s’acampo De la lavande qui parsème
Is adret, au plan, coume i rampo, Côteaux abrités, plateaux et escarpements,
Siés noste tresor, ô Ventour ! Tu es nôtre trésor, ô Ventoux !
Dintre li marinas bramaire Sous le vent marin bruyant
‘Mé si revoulun desramaire, Avec ses rafales à tout rompre,
Dintre li tron e lis uiau Dans le tonnerre et les éclairs,
Di mai terrible di tempesto, Dans la plus terrible des tempêtes,
Auboures fièramen la testo Tu élèves fièrement la tête
E toun froun rèsto sèmpre siau ! Et ton front reste toujours serein.
Sonet escrich per Lois Gerbaud (Bedoin, 1874-1950), paisan poeta. Tirat de l’Almanach doù Ventour, 1908.
Sonnet composé par Louis Gerbaud (Bédoin,1874-1950), paysan poète. Extrait de l’Almanach du Ventoux, 1908
Lou Calèu
Souvent quand dou calèu la mecho es atuvado, Souvent quand de la bougie la mèche est allumée,
Que fai bèu lume dins l’oustau, Qu’une belle lumière éclaire le foyer,
Un parpaiounet fouligau Un petit papillon fou
Viro alentour de la flamado, Tourne autour de la flamme
Coumo lis aloueto alentour dou mirau. Comme les alouettes autour du miroir.
Ah ! Qu’es ardido la bestiolo Ah ! Que la bestiole est hardie
En voulejan sus lou calèu ! À voleter au dessus de la flamme.
Es pus un parpaioun, es un aglo que volo, Ce n’est plus un papillon, c’est un aigle qui vole,
Que sen parpelejar reluco lou soulèu ! Qui sans ciller, regarde le soleil !
E viro, viro, testo folo, Et vire, vire, l’esprit fou
Coume fan, per voù, dins lou jour, Comme volent en plein jour,
Si fraire en calignan li flour. Ses frères , calinant les fleurs.
Saup, lou cascarelet, que la flama èi lusènto, Il sait, le fol esprit, que la flamme est brillante
Mai, paure ! Ignoro qu’es ardento ! Mais, le pauvre ! Il ignore qu’elle est ardente !
Vai, s’entorno, revèn…Basto ! Tan ie venguè Il va, s’en retourne, revient… Bref ! Tant et tant
Que ie cremè sis alo e que n’en mouriguè. Qu’il y brule ses ailes, et qu’il en meure.
Avès ausi la fablo, aro ausès la mouralo : Vous avez ouï la fable, écoutez la morale :
L’amour es un calèu (uno supousicioun) : L’amour est une bougie (une supposition) :
Ah ! Que n’i en a de parpaioun Ah ! Combien de papillons fous
que se ie soun crema lis alo ! S’y sont brûlé les ailes !
Poema dau misterios Felibre di Jardin
Poème du mystérieux Felibre di Jardin
Avis ei couristos
Escoutas, bràvi cantaire Ecoutez, braves chanteurs
Se voulès saupre leis er Si vous voulez connaître les airs
Me cargue de voste afaire Je me charge de votre affaire
Dins lou corrènt de l’ivèr. Dans le courant de l’hiver.
Vous espère a la vihado, Je vous attend pour la veillée,
E se la fre vous fai pas pòu, Et si le froid ne vous fait pas peur,
Sus lei vuech ora sounado, Sur le coup des huit heures,
Vers ièu, touti lei dijòu. Chez moi, tous les jeudis.
Lei fiha dòu vesinage Les filles du voisinage
Que soun vengudo souvènt, Qui souvent sont venues,
N’auran qu’a segui l’usage N’auront qu’à suivre l’usage
Que règno despiei long-tèms Qui règne depuis longtemps
Partent dou proumié nouvèmbre À partir du premier novembre,
Lou diminche, em’atencioun, Le dimanche, avec attention
Jusqu’au vint-e-cinq desèmbre, Jusqu’au vingt-cinq décembre,
Fasèn de repeticioun Nous faisons des répétitions
Èi de musico per rire… Ce sont des airs pour rire…
Vous dirai pas que soun bèu, Je ne vous dirai pas qu’ils sont beaux,
Mai ço que pode vous dire Mais ce que je peux vous dire,
Èi que soun gai e nouvèu C’est qu’ils sont gais et nouveaux
Ma muso, oh ! La couquinoto Ma muse, oh ! La coquine,
Per pas qu’anèsse a l’emprunt Pour que je n’aille point voir ailleurs,
Saup que counèisse la noto Sait que j’ai bonne oreille
M’a dito l’er de chascun Elle m’a soufflé l’air pour chacun.
Poema per dubrir un recuelh de cants de velhadas, escrich per Denis Cassan, poeta provençau avinhonès (Avinhon, 1810-1883).
Poème d’ouverture d’un recueil de chants de veillées, écrit par Denis Cassan, poète provençal avignonais (Avignon, 1810-1883).
La Roumanço de Pèire d’Aragoun
Lou Rèi En Pèire mounto à chivau, Le roi Don Pierre monte à cheval,
E coume un lamp arribo d’avau, et comme un éclair, il arrive de là-bas,
A chivau, à cheval,
Emé sa longo espaso avec sa longue épée
Arribo d’eilavau. Il arrive de là-bas.
Lou pople brave e fièr d’Aragoun Le peuple brave et fier d’Aragon
S’aubouro e lou seguis, l’armo au poung; se lève et le suit l’arme au poing;
D’Aragoun d’Aragon
Tout lou pople s’aubouro tout le peuple se lève
E boundo, l’armo au poung. Et bondit l’arme au poing.
I porto de Toulouso, un matin Aux portes de Toulouse, un matin
Picon li cavaucaire Latin. frappent les chevaucheurs latins.
Un matin, un matin,
Bandiero desplègado bannières déployées
Arribon li Latin. arrivent les Latins
Vite, li bèlli dono, i balcoun, Vite, les belles dames, aux balcons,
Saludon lou bèu rèi d’Aragoun saluent le beau roi d’Aragon,
I balcoun aux balcons
Moron d’amour li dono meurent d’amour les dames
Per lou rèi d’Aragoun. pour le roi d’Aragon.
Noun i’a que lis estello qu’an vist Les étoiles seules ont vu
Lou parèu amourous dins lou nis: le couple amoureux dans le nid
Lis an vist elles les ont vu
Se douna la becado se donner la becquée
Coume d’aucèu au nis. comme des oiseaux au nid.
Pamens, à la primo-aubo, èro dré Pourtant, à la prime-aube, il était debout
De davans li pourtau de Muret. devant les portes de Muret.
Èro dré il était debout
Coume l’aubre di moure, comme l’arbre des mornes,
E sarravo Muret. et assiègent Muret.
Mount-fort e si crousaire, subran, Montfort et ses croisés, soudain,
Sorton coume de loup, fan qu’un bram. Sortent comme des loups, ne poussent qu’un cri.
Zou! Subran Hurrah! Soudain
Li lanço s’entre-croson, les lances s’entrecroisent,
E s’ausis plus qu’un bram. et l’on entend plus qu’un cri.
Lou sang ié gisclo au pong, cremesin, Le sang lui jaillit au poing, cramoisi,
E taco soun chivau sarrasin. Et tâche son cheval sarrazin.
Cremesin Cramoisi
Se mesclo emé l’escumo il se mêle à l’écume
Dou chivau sarrasin. du cheval sarrazin.
Plouras, dono e troubaire! Es toumba Pleurez, dames et troubadours! Il est tombé
Lou rèi que pèr Toulouso se bat. Le roi qui pour Toulouse se bat.
Es toumba Il est tombé
Subre l’erbo flourido, sur l’herbe fleurie,
E finis lou coumbat. et le combat finit.
Félix Gras
Prouvenço e Ventour
La tèsto dins li niéu, d’assetoun sus la plano La tête dans les nues, accroupi sur la plaine
Entre de mountagnolo embeimado de flour, Entre les montagnettes illuminées de fleurs,
Seren sous lou soulèu, valent dins la chavano Serein sous le soleil, vaillant dans la tempête,
Despiei la nieu di tèms segnourejo Ventour. Depuis la nuit des temps domine le Ventoux.
Sus sa tèsto an passat li milantis ourasso Sur sa tête ont soufflé mille et mille tempêtes
E li siècle, qu’en bas coumoulon li toumbèu, Et les siècles en bas on rempli les tombeaux,
Èu subre-vièu, gigant dins li nivo qu’estrasso Mais lui survit, géant dans les nues qu’il déchire
E vinceire doù tèms, despoudèro li flèu. Et vainqueur du temps désarme les fléaux.
Nascut d’un treboulun qu’entremesclè la terro, Tandis qu’un bouleversement entremêlait la terre
Arèbre sourgissié de la goulo dau tèms. Aride, il surgissait de la gueule du temps,
Li lio èron marin, amount, sus li coustiero Les lieux étaient marins, sur les hauteurs,
L’aigo retrounissié au founs di caraven. L’eau retentissait dans le fond des avens.
L’aigo descendeguè di cresten auturous Puis l’eau se retira des crêtes les plus hautes.
Li siècle, lou soulèu, li founsour souteirano Les siècles, le soleil, les profondeurs du sol
Fagueron regreia si flanc escalabrous, Firent reverdir ses flancs vertigineux
Que lis aucèu avien ensemana de grano. Que les oiseaux avaient ensemencé de graines.
Tu Prouvenço a l’aflat dins li toumple marin, Toi Provence, tapie dans les gouffres marins,
Divesso que dejà pantaives de glori, Déesse qui déjà ne rêvait que de gloire,
Miraves a travès li flot blu e clarin Tu mirais à travers le flot léger et bleu
Aquèu dièu subre-bèu, qu’intravo dins l’istori. Ce dieu éblouissant qui entrait dans l’histoire.
Lou tèms revenguè siau; l’aigo estalouirado Le temps revint serein; l’eau étalée
I bord mediterran restè dins soun cruvèu, Au bassin Méditerranéen resta dans son lit,
Tras que bèllo permié li terro alegourado, Belle parmi les belles de la terre,
Sourgiguerès en flour, vestido de soulèu. Tu surgis en fleur, habillée de soleil.
Talo qu’un emperairisso clinado vers l’autar Telle une impératrice inclinée vers l’autel
Recèupiès de Ventour la courona blavenco, Tu recevais de Ventoux la parure enviée,
D’azur e de soulèu, qu’un rebound de l’asard, D’azur et de soleil qu’un rebond du hasard
Gaubejè pèr para ta tèsto virginenco. Avait façonné pour parer ta tête virginale.
D’aquèu jour benesi lo tremount s’alumino Depuis ce jour béni le couchant s’illumine
I coulour sang e or quouro lou jour fali, De couleur sang et or lorsque le soir descend,
Que retrai ta bandiero en sedo cremesino Semblable à ta bannière tout en soie cramoisie
Mesclado emé l’or di sèr enfestouli. Mêlée avec les ors des couchants triomphants.
Poema de Gilbert Jouvaud, poeta, aquarelista, contaire, mandolinista, et… pastissier Carpentrassèn, originari de Flassan. Fondèt la ben coneiguda (emai fin qu’à Tokyo !) Maison de Pastissarià Jouvaud.
Poème de Gilbert Jouvaud, poète, aquarelliste, conteur, mandoliniste, et… patissier Carpentrassien, originaire de Flassan. Fondateur de la célèbre (jusqu’à Tokyo !) Maison de Pâtisserie Jouvaud.
Fisanço
Quouro vèn que la caud m’asseda e recalivo Lorsqu’un soleil brûlant m’assoiffe
En me cremant lou sang dins li mes caliven, Et me brûle le sang dans les mois de l’été,
Quand se seco mon cor i soulèu avousten, Quand se sèche mon corps au soleil de juillet
Pantaie d’un rièu d’uno aigo sempre vivo. Je rêve d’un ruisseau où coulent des eaux vives.
Quouro vèn que la fre alentissant la vido Lorsque le grand froid ralentissant la vie
Perlongo dins l’uba lou gèu is endeman, Prolonge dans l’ubach le gel aux lendemains,
Quand li jour soun memin i raro de Toussant, Quand le soleil décline au jour de la Toussaint,
Pantaie lou soulèu di tèms de respelido. Je rêve d’un soleil des temps de renouveau.
Quand vèn qu’endemounia lis ome fan la vido, Lorsque, libertins, les hommes font la vie,
Aubouran li gourrin subre un pè d’estau, Elevant les vices plus haut qu’un piédestal,
Quand l’ouguei fai escolo e coungreio lo mau Quand l’orgueil fait école, encourageant le mal,
Pantaie d’abadié e de clastro amudido. Je rêve d’abbaye et de cloître muet.
Que quand lou bèn, lou mau, dins ièu soun Car quand le bien, le mal, en moi sont
en chancello en balance
Pèr fin de m’apara de la maledicioun, Afin de me protéger de la malédiction,
Bele vers l’assoulu, a respèt di passioun Je crie vers l’absolu, nonobstant les passions,
Preferisse segur remira lis estello. Je préfère, c’est sûr, imiter les étoiles.
Poema de Gilbert Jouvaud, poeta, aquarelista, contaire, mandolinista, et… pastissier Carpentrassèn, originari de Flassan. Fondèt la ben coneiguda (emai fin qu’à Tokyo !) Maison de Pastissarià Jouvaud.
Poème de Gilbert Jouvaud, poète, aquarelliste, conteur, mandoliniste, et… patissier Carpentrassien, originaire de Flassan. Fondateur de la célèbre (jusqu’à Tokyo !) Maison de Pâtisserie Jouvaud.
Deman
Quouro aurai de ma voues fa brusi lou bouisson Quand j’aurai de ma voix fait bruire le buisson
Que lou sort ma fissa dins la fòurèst imenso; Que le sort m’a donné dans l’immense forêt ;
Quouro aurai di ma brèvo et moudèsto cansoun Quand j’aurai dit ma brève et modeste chanson
Dins lou councert mondiau que sèmpre Dans le concert mondial qui toujours
recoumenço; recommence;
Un vèspre, dins l’oumbrun Un soir, dans la pénombre
d’un calme jour d’estiéu d’un calme jour d’été,
Un darrié cop, lou cor en pas, l’amo sereno, Une dernière fois, le cœur en paix, l’âme sereine,
Mesclarai ma musico à l’unissoun festiéu… Je mêlerai ma musique à l’unisson festif…
E mourirai plan-plan Et je mourrai doucement
coume un ressou d’ourgueno. comme retentit l’orgue.
Res saupra qu’à-de-rèng, Personne ne saura que tour à tour,
sout l’espigno o la flour, sous l’épine ou la fleur,
Segound lis ouro, ai di mi joio e mi doulour; Selon les heures, j’ai dit mes joies et mes douleurs;
E, quouro aurai plega per lou toustèms mis alo, Et, lorsque j’aurai à jamais replié mes ailes,
Quouro sarai sout l’or d’Autouno ensepeli, Lorsque je serai sous l’or d’Automne enseveli,
M’enanarai, cantaire escur, umblo cigalo, Je m’en irai, obscur chanteur, humble cigale,
Vers lou garagai mut e prefound de l’oublit. Vers le gouffre muet et profond de l’oubli.
Poema de Marius Jouveau
Poème de Marius Jouveau
La Fielouso
1.Lou souar de Nouvè 1.Le soir de Noël
Siéu touto souleto/bis Je suis toute seule/bis
Fiale de fiéu fin coumo de courdeto Je file du fil fin comme des cordelettes
Oula Deritoutou Oula Deri Dera La La Oula Deritoutou Oula Deri Dera La La
2.Main n’ai tant fiala 2.Mais j’en ai tant filé
Au clar de la luno/bis Au clair de la lune/bis
Main n’ai tant fiala que n’ai fa ma fourtuno Mais j’en ai tant filé que j’en ai fait ma fortune
Oula Deritoutou Oula Deri Dera La La Oula Deritoutou Oula Deri Dera La La
3.Farai de camiso 3.Je ferai des chemises
Pèr iéu, pèr ma maire/bis Pour moi, pour ma mère/bis
Pèr l’aprouvesimen de moun calignaire Pour la provision de mon amoureux
Oula Deritoutou Oula Deri Dera La La Oula Deritoutou Oula Deri Dera La La
4.Farai de lançòu 4.Je ferai des draps
A doublo couturo/bis A double couture/bis
Tirassarai au sòu pèr faire la mesuro Je les traînerai par terre pour faire la mesure
Oula Deritoutou Oula Deri Dera La La Oula Deritoutou Oula Deri Dera La La
Collectage de Jean-Louis Ramel auprès de Jeanine Faure
Sus lo camin de Magalona
Sus lo camin de Magalona Sur le chemin de Maguelonne
Te balhe mon còr je te donne mon coeur
Gaugalin d’espinhas coquelicot d’épine
E lei piadas de ma mòrt et les traces de pas de ma mort
Ai degalhat meis abilhas J’ai gaspillé mes abeilles
Mei fadas mei meravilhas mes fées mes merveilles
Mei noviadas de la revolucion mes fiancées de la révolution
Mei fadas vengudas darbons mes fées transformées en taupes
Sus lo camin de Magalona Sur le chemin de Maguelonne
Ai pron badat la figa j’ai suffisamment révâssé
Dau temps passat l’esclau du temps passé l’escalve
Ne fau petar la clau j’en fais sauter la clé
Sus lo camin de Magalona Sur le chemin de Maguelonne
Passan lei tractors défilent les tracteurs
Cantan leis enfants chantent les enfants
L’amor es badant l’amour est grand ouvert
Ai escarralhat mei bilhas J’ai éparpillé mes billes
Mei potons meis aucelilhas mes baisers mes petits oiseaux
Mei pòbles dau trabalh mes peuples du travail
Mei pòbles vincuts tornamai mes peuples encore vaincus
Sus lo camin de Magalona Sur le chemin de Maguelonne
Que l’ase me quilhe que le diable m’emporte
Se vau pas de cotria si je ne marche pas à côté
Faire lo còp de ponh de ceux qui vont faire le coup de poing
Ai pas ges de rason Je n’ai aucune raison
D’anar còrrer en Fenecia d’aller courrir en Phénicie
Autre temps autra vìa autre temps autre route
Siàu pèr viure en Leberon je suis pour vivre en Luberon
Sus lo camin de Magalona Sur le chemin de Maguelonne
Te balhe mon còr je te donne mon coeur
Ma corona d’espinhas ma couronne d’épines
Te balhe ma lènga je te donne ma langue
Dins son mausòrt dans sa malédiction
Sèrgi Bec
Caminado di sesoun
1 . Eh ! Tu L’ Ome !
Camino pas tant
Que fai caud !
Escouto lou cant
Davans moun oustau.
Pren lou tèms
Pren un moumèn.
Escouto li cimbaleto
Di bèlli cigaleto .
Tè ! Béu un cop emé iéu
Vaqui l’estiéu !
2. Eh ! Tu L’ Ome !
Barrules toujour
A l’entour dou Ventour ?
Espèro , galoi coumpagnoun
Fai coume lou cacarauloun :
D’aise pèr mounto-davalo
Toujour l’oustau sus l’espalo
Resquiho long dou camin
I’agrado tant d’èstre lambin.
Zou ! Vène dins moun cantoun
Vaqui l’autoun !
3 . Eh ! Tu l’ Ome !
Acaba , la caminado ?
O , Es lou tèms di castagnado .
Entro e asseto-te proche dou fiò
Anen pausa cacho-fiò.
Escouto lou galoubet
De la Messo di Nouvè
Perqué deforo, i’a ges de cansoun .
La Naturo e lis insèite soun
Bèn endourmi despièi aièr
Vaqui l’ivèr !
4 . Eh ! Tu l ‘Ome !
Entorno-te sus lou camin !
Es plus l’ouro de s’empaia
Es l’ouro de pantaia .
La Naturo es revihado
Trefoulido e ensouleiado .
Camino , barrulo
Sus li camin de la pouësìo
Camino , barrulo
Elo , t’espero despièi long-tèms
Perqué……Vaqui lou printèms !
Aneto Cottin
Concours de littérature : POESIE en langue régionale.
Journées du livre à Sablet 18-19 .07 . 2009
Prix: « Mention d’honneur du jury »
Ô Ventour!
Lou Calèu
Avis ei couristos
La Roumanço de Pèire d’Aragoun
Prouvenço e Ventour
Fisanço
Deman
La Fielouso
Sus lo camin de Magalona
Caminado di sesoun